L’œuvre de François Jullien se construit entre pensée chinoise et philosophie européenne. Dialogue des représentations qui, ouvrant « la » culture européenne à un autre regard, la révèle autrement à elle-même. Son travail vise à dépayser la pensée, en explorant ailleurs d’autres intelligibilités que celles développées par « la » pensée européenne. Il explore ainsi de nombreux domaines : la morale, l’art, les logiques du sens, mais aussi la stratégie ou encore le langage, la création poétique. Ainsi, dans Si parler va sans dire, il interroge le rapport à la langue et croise, vue de Chine, la réflexion de Mallarmé. En quoi, bien sûr, il nous intéresse. Il interroge l’universalisme facile et tout autant le relativisme paresseux. Une manière de « recatégoriser » la pensée et de contribuer ainsi à une configuration nouvelle de nos représentations.
Né en 1951, François Julien n’a cessé d’explorer la langue et la pensée chinoise. Philosophe et sinologue, il est professeur à l’Université Paris 7 Denis Diderot, directeur de l’institut de la pensée contemporaine et du Centre Marcel-Granet. Il dirige la collection « Orientales » aux Presses Universitaires de France et « l’Agenda de la pensée contemporaine » aux éditions Flammarion. Depuis 1979, il est l’auteur de très nombreux ouvrages parmi lesquels on retiendra : La Valeur allusive (1985), Eloge de la fadeur (1991), Le Détour et l’Accès (1995), Si parler va sans dire (2006) et enfin Les Transformations silencieuses (2009).